Sélection variétale Chrysanthèmes : jouez l’originalité
Afin de proposer une offre plus attractive dans les points de vente, les travaux d’obtention ont donné des originaux plus faciles à cultiver.
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Les chysanthèmes fantaisie sont mal connus. Ils portent l’image d’une culture plus difficile à réussir que les cultivars standards de Toussaint. Cela a été le cas dans le passé, notamment concernant certaines génétiques pour la fleur à couper. Or les travaux de sélection variétale ont fait évoluer l’offre. La diversité en formes et couleurs permet de proposer une palette très attractive sur le marché, quasiment plus du tout connotée fleur des morts.
Ces cultivars offrent la possibilité, en particulier aux « petits producteurs » et à tous ceux qui ont un point de vente au détail, jardineries et fleuristes compris, de se démarquer et donc de soutenir les prix à la vente. C’est le credo d’Alain Sauvé, obtenteur donc sélectionneur, qui a également, en 2024, racheté la génétique Guittet qui comprenait déjà beaucoup d’originalités.
Différents programmes d’hybridation ont débouché sur des gammes plus faciles à produire, avec moins de pertes. Trois collections proposées ici sont adaptées à la culture dirigée (programmée), et une nouveauté à la culture traditionnelle.
Samouraï et Youko®, japonisants et très échevelés
La collection, très originale, comprend dix cultivars très fournis, aux fleurs de type Spider, pouvant évoquer un oursin :
- cinq cultivars ‘Samouraï’ : Chusan violet, Chusan blanc, Jacana (doré), Schang (rose foncé) et Zuki (rouge orangé) ;
- cinq Youko® : ambre (orange), citrine (jaune), nacre (blanc à cœur vert-jaune), quartz (rose), et un nouveau coloris cette année : agate (rose clair), aux ligules plus fermes que pour quartz. Les Youko®, adaptés à la culture dirigée, conviennent aussi en culture traditionnelle.
Ces dix cultivars doivent être éboutonnés afin d’obtenir une fleur d’un grand diamètre.
Il est également possible de supprimer le bouton terminal pour avoir une floraison dite en spray, qui donne une floraison plus compacte du plus bel effet, très commercial.
En culture pincée : la plantation s’effectue entre les semaines 25 et 27 (fin juin-début juillet), selon les cultivars, le pincement deux semaines plus tard. L’occultation s'opère en zéro à cinq jours. Il faut compter deux à trois passages de nanifiant.
En culture unifleur (sauf pour Youko® nacre) : il faut planter en semaine 27 à 29 (juillet), occulter huit à dix jours après le pincement ou la plantation (reprise de la bouture), et ce durant zéro à huit jours. Il est conseillé de prévoir un à trois passages de nanifiant.
Dans les deux cas, le début de coloration intervient entre 10 et 10,5 semaines (mi-octobre).
La plante finie atteint en moyenne 30 à 40 cm de haut.
Minideco®, à fleur de type dahlia
La gamme Minideco® rassemble des cultivars à « mini-grosses fleurs » : leur mutation naturelle est intervenue sur un parent à grosses fleurs mais qui a donné des têtes florales de plus petite taille, et de type dahlia. La culture est dite pincée-éboutonnée.
Un pincement suffit sur le bouton terminal ou sans pincement en les laissant en unifleur. Cela ne prend plus que quelques secondes par plante, avec beaucoup moins de risques de casse des têtes florales.
L’ébourgeonnage n’est nécessaire qu’à environ 30 %, et il sera tardif (fin septembre-début octobre).
Si l’occultation est préconisée, elle se fait huit à dix jours après le pincement, et la réponse (coloration) intervient très rapidement : 9,5 semaines plus tard.
Dans cette collection, trois cultivars sont faciles à réussir : Minideco® ‘Bonbon’, var. Migdalibon (rose clair), et deux de ses mutations naturelles : Minideco® Miel (orangé foncé) et Minideco® Rouge, tous trois faciles à associer entre eux dans la même potée. Plantés en semaines 24 à 26, le pincement intervient en semaines 26 à 28, sans occultation.
Plantés en semaines 27 ou 28, le pincement intervient en semaines 29 ou 30, suivi de trois à cinq jours d’occultation. La floraison débute à la mi-octobre.
Dans les deux cas, un seul passage de nanifiant suffit. La plante finie mesure en moyenne 40 cm de haut.
La série comprend par ailleurs quatre autres coloris (or, noir, blanc pastel et soleil) qui ont besoin du même éboutonnage simplifié, mais jusqu’à deux passages de régulateur de croissance. Plus vigoureux, ils donneront des plantes plus hautes et plus tardives, car issues d’autres génétiques.
Miss Daisy®, à grandes fleurs de type pâquerette
Pour mémoire, car il y a peu d’évolution, cette collection comprend six cultivars : blanc, doré, rose dragée, jaune, rouge et violet.
Elle reste très intéressante pour deux raisons. La première, c’est la grande fleur de taille exceptionnelle : environ 12 cm de diamètre. Le cœur est bien apparent, comme pour une primevère. La seconde, c’est qu’ils sont particulièrement faciles à produire : un éboutonnage central et un prélèvement de quelques boutons suffisent.
Les plantes conviennent en potées comme en jardinières, mais aussi pour de grandes fleurs à couper !
En culture pincée : la plantation s’effectue entre les semaines 24 et 29 (de mi-juin à mi-juillet), selon les cultivars, le pincement deux semaines plus tard. L’occultation se fait en zéro à cinq jours. Il faut compter un à trois passages de nanifiant.
En culture unifleur : planter en semaine 29 ou 30 (fin juillet), occulter après le pincement ou la plantation (reprise de la bouture), et ce durant trois à six jours. Un à trois passages de nanifiant sont recommandés.
Dans les deux cas, le début de coloration intervient en dix semaines (début octobre). La hauteur de la plante finie est, en moyenne, de 40 cm.
À noter : l’an prochain, les Ets Sauvé-Guittet devraient sortir une collection « encore plus originale, associant le type Samouraï et Miss Daisy®, avec des fleurs aux pétales et aux sommets plats. Le cœur, vert comme chez les types Tokyo, ouvert au départ, sera ensuite caché dans une fleur archipleine », promet Alain Sauvé. La série sera déclinée dans un premier temps en jaune, cuivre, mauve ou encore rose à cœur violet foncé.
Et le semeur-chrysanthémiste de conclure : « Nous nous efforçons de trouver des originalités. Plus de 60 % des producteurs auraient potentiellement avantage à se tourner vers ces chrysanthèmes peu ordinaires pour soutenir leur activité commerciale précoce en automne. »
Pour les spécificités par cultivars, se référer aux collections
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